Conférence de financement : la CGT porte son propre projet et attend des réponses du gouvernement

 Communiqué de la CGT
La CGT après la présentation, le 18 février 2020, lors de la première réunion de la conférence de financement, de son contre-projet de réforme des retraites (qui venait après la démonstration faite par l’économiste Michael Zemmour du bidonnage du chiffre des 12 milliards de déficit par le gouvernement ) attend désormais une prise en compte de ses propositions de la part de ce même gouvernement.

En l’absence de réponse, elle posera, dès la semaine prochaine, à ses instances dirigeantes, la question de la pertinence de maintenir sa présence à une conférence qui n’aurait, dès lors, comme seul objectif que de discuter autour d’un déficit budgétaire créé de toutes pièces.

Montreuil, le 19 février 2020


La CGT refuse, depuis le début, la mise en place de ce système à points synonyme de recul social. Elle porte l’idée que le système actuel est la meilleure garantie pour la justice sociale de tous.

Bien sûr, il a été abîmé par des années de réformes, mais la CGT propose d’y apporter des améliorations : départ en retraite à 60 ans pour toutes et tous, retour au calcul sur les dix meilleures années dans le privé, de conservation du calcul sur les six derniers mois pour le public, prise en compte des années d’études, prise en compte des situations réelles de travail et reconnaissance de toutes les formes de pénibilité par grands corps de métiers, et fixation du taux de remplacement minimum à 75 % (dans tous les cas,pas de pension inférieure au Smic CGT(1 800 ).

Sur le financement de ces améliorations la CGT a aussi des propositions.

Augmenter les recettes par une politique salariale et de l’emploi :

  • la seule mise en place de l’égalité salariale femmes-hommes rapporterait 6,5 milliards d’euros de cotisations retraites et garantirait de meilleurs niveau de pension aux femmes ;
  • la création d’emplois contribuerait au financement du système. Par exemple, la hausse de l’emploi de 2,4 % rapporterait 9 milliards d’euros de cotisations sociales, dont 4,5 milliards pour les retraites (et 7 milliards d’économies pour l’assurance-chômage) ;
  • réduire le temps de travail, avec l’abaissement de l’âge de départ en retraite à 60 ans rapporterait 12 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-chômage (l’indemnisation des plus de 60 ans) et faciliterait l’accès à l’emploi pour les jeunes ;
  • de la même manière, la hausse des salaires de 5 % dans le privé rapporterait 18 milliards d’euros de cotisations supplémentaires pour la Sécurité sociale, 9 milliards d’euros pour la seule branche retraites et, dans le public, une hausse du point d’indice de 5 %rapporterait 4 milliards d’euros.

Augmenter les cotisations sociales pour stabiliser le système à long-terme :

  • en finir avec les exonérations de cotisations a minima pour le CAC 40 rapporterait 5,5 milliards d’euros ;
  • mettre en place une sur-cotisation sur les emplois précaires (CDD, intérim…) d’un point rapporterait un milliard d’euros ;
  • déplafonner les cotisations pour les salaires au dessus de 27 500 euros par mois rapporterait un milliard d’euros ;
  • augmenter l’assiette des revenus soumis à cotisations des salariés et des employeurs pour y intégrer l’intéressement, les participations, l’épargne salariale et l’épargne retraite équivaudrait à 10 milliards d’euros de cotisations supplémentaire que l’on pourrait principalement affecter aux retraites.

Mettre le capital à contribution :

  • élargir l’assiette(avec un taux à 28 %) aux dividendes versés aux actionnaires. Pour les seules entreprises du CAC 40, cela rapporterait 14 milliards d’euros ;
  • soumettre les plates-formes numériques à la cotisation pour les retraites rapporterait 500 millions d’euros.

Télécharger les propositions CGT sur le Financement des retraites 

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