Rassemblement contre la réforme des retraites Macron

A l’appel  de la CGT, FO, FSU et Solidaires d’Indre et Loire, environ 200 personnes se sont rassemblées ce jeudi 13 juin 2019, place Anatole France à Tours, pour dire non à la réforme des retraites programmée par  le gouvernement Macron.

Toute la journée, les militants de la CGT sont allés à la rencontre de la population tourangelle pour échanger  sur le projet de retraite universelle par point qui aurait pour conséquence  la baisse du niveau de pension. L’objectif est de mobiliser pour la défense du régime de retraite solidaire par répartition et le retour au départ à la retraite  à 60 ans.

Lire le tract distribué 


Intervention de Stéphane DEPLOBIN

Secrétaire général de l’Union Départementale CGT d’Indre et Loire

« Chers(es) amis(es), chers(es) camarades,

C’est maintenant devenu coutume, chaque locataire de l’Elysée veut marquer son passage par une nouvelle réforme de retraite.

Le but étant de répondre, une nouvelle fois aux revendications du MEDEF et du capital.

Cette fois, la motivation n’est pas le déficit, mais une question d’égalité, nous dit-on. En réalité, c’est pour remettre en cause un système de retraite solidaire et pour baisser les droits de tous et toutes.

Le but est de maintenir les dépenses de retraite sous 14% du PIB, mais aussi ouvrir encore un plus la porte à la retraite par capitalisation.

Les derniers arbitrages du projet Macron de retraite universelle par point se discutent apparemment en catimini dans les couloirs du palais présidentiel.

Alors que le Président de la République affirme ne pas vouloir toucher à l’âge légal de départ à 62 ans, il prépare le recul des départs en retraite d’abord à 64 ans puis 65 ans.

En effet, en faisant le choix du projet Delevoye du régime universel à point, l’âge légal devient secondaire, c’est l’âge pivot qui comptera désormais et le Gouvernement veut le fixer à 64 ans.

Ainsi, une décote de 5% par an entre 62 et 64 ans serait appliquée quel que soit le nombre d’années passées à travailler. Un départ à la retraite avec une pension qui permet de vivre dignement deviendrait donc inaccessible.

Cela démontre que la réforme est avant tout financière afin de faire des économies sur le dos de tous les futurs retraités.

Cela démontre que cette réforme est faite pour faire travailler les salariés plus longtemps.

La dégradation des conditions de travail, les demandes de productivité exigées par les employeurs, la casse de l’emploi, amènent à ce que plus d’un salarié sur deux, aujourd’hui, ne soit plus en emploi à 62 ans. Cela démontre que tous les progrès en matière d’espérance de vie en bonne santé gagnés par la mise en place de notre système de retraite issu de la sécurité sociale volent en éclat.

L’équation est simple: partir à 62 ans avec une pension de misère ou tenter de travailler plus longtemps pour obtenir au moins 1000 euros si votre patron le veut bien!

En clair, pour Macron et le patronat, l’objectif est notamment de repousser l’âge de départ à la retraite pour ne pas avoir à la payer.

De même, bien qu’aucune projection des conséquences sur le niveau des pensions n’ai été présentée par le haut-commissaire, la CGT a fait ses calculs sur la base de ce qui existe pour les retraites complémentaires du privé .

Le résultat est édifiant, par exemple :
Une ouvrière de l’automobile avec quarante-trois années de carrière, dont les huit dernières en invalidité, et ayant perçu un salaire mensuel moyen de 1 880 euros, passerait de 1 163 euros de pension aujourd’hui à 923 euros.

Un cadre ayant effectué une carrière entrecoupée de chômage et payé en moyenne 2308 € par mois, pourrait prétendre à 1471 € plus une retraite complémentaire (jusqu’à +40%) dans le système actuel, contre seulement 1348 € tout compris dans le futur régime universel.

Une institutrice partant à la retraite à 63 ans au bout de trente-neuf ans de service. Avec une décote de 20 %, sa pension serait à présent de 1 900 euros, contre seulement 1 622 euros pour un départ au même âge dans le système à points.

Pour la CGT, il faut améliorer les retraites pour toutes et tous par :

Un socle commun de prestations garanties pour tous.
• Le droit à la retraite pour tous dès 60 ans (et avant pour les travaux pénibles) au minimum au niveau du SMIC et à 75 % du salaire de référence.
• Le montant de la pension calculé sur les 10 meilleures années ou sur les 6 derniers mois.
• Indexer les pensions sur les salaires, pas sur les prix.
• L’égalité entre les hommes et les femmes.
• Le maintien de la pension de réversion pour les veuves et les veufs.
• La prise en compte des années d’études.

100 à 120 milliards pour financer ces droits : c’est possible !

• En développant l’emploi de qualité.
• En augmentant les salaires donc les cotisations.
• En gagnant l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
• En annulant les baisses et exonérations de cotisations sociales profitant au seul patronat sans contreparties.
• En instaurant un malus pour les entreprises sur les emplois précaires.
• En créant une contribution sociale sur les revenus financiers distribués pour les actionnaires.
• En faisant cotiser sur l’ensemble des rémunérations (intéressement, participation…).
• En relevant modérément les cotisations retraites.

La solution coule de source. La mobilisation de tous s’impose contre le projet Macron et pour garantir, pérenniser et renforcer notre système de retraite solidaire par annuités et par répartition avec le retour d’un droit effectif de départ à 60 ans.

Dés à présent, il faut organiser des débats dans les entreprises et services tout l’été et pour préparer la rentrée sociale pour construire un rapport de force de haut niveau.
Je vous remercie. »

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