Le lien des retraités d’Indre et Loire. N°31- Octobre 2022.

EDITORIAL

Hervé RIGAULT, secrétaire de l’USR CGT 37

Une rentrée marquée par l’accumulation des crises. Faut-il se résigner ?

La pandémie liée au COVID semble marquer le pas, même si rien n’est jamais sûr. On dénombre au moins 6,5 millions de morts sur la planète pendant que Pfizer, en imposant ses tarifs exorbitants à une Union Européenne complice, a accumulé des profits faramineux et laisse les pays pauvres démunis face au virus. En France, la crise sanitaire a révélé l’état désastreux de notre système de santé ainsi que notre forte dépendance envers certains produits indispensables. C’est le résultat des politiques publiques menées depuis de nombreuses années.

La guerre en Ukraine, suite à l’agression de l’impérialisme russe fait la preuve qu’il n’y a pas de guerre propre. Après nous avoir dit que la paix était assurée avec le triomphe du marché, on nous présente maintenant la guerre comme l’affrontement entre les démocraties et les dictatures, ou bien comme la lutte de l’Occident contre le reste du monde. Sauf que les oligarques ne sont pas exclusivement des russes. D’ailleurs, pour l’instant, les seuls gagnants sont justement les marchands d’armes, les compagnies pétrolières, les armateurs et les spéculateurs. On nous somme de choisir notre camp et d’ores et déjà, c’est à un conflit avec la Chine qu’on prépare les esprits. « Vous êtes bon apôtre monsieur le Président » comme le chantait Boris Vian. Notre seul camp, c’est pourtant celui de la paix.

Avec le réchauffement climatique, qui résulte de l’expansion sauvage du capitalisme, nous avons passé l’été sous une chaleur accablante (+ 11 000 morts en France), accompagnée d’une sécheresse record à l’origine d’une baisse de la production agricole. Le niveau de nos fleuves et rivières est descendu à un bas historique avec un impact sur la production d’énergie électrique d’autant plus que nos centrales nucléaires sont vieillissantes et ont été insuffisamment entretenues pendant que nos politiques ne voyaient que par les marchés et la concurrence internationale.

Ces crises se combinent et débouchent sur une très forte inflation nourrie par les politiques de l’argent public facile en faveur des entreprises de ces dernières années qui a fortement enrichi les actionnaires. Les banques centrales s’affolent et relèvent les taux choisissant le chômage plutôt que l’inflation. Un choix de classe, le Capital plutôt que le Travail. On le voit très bien en France où le gouvernement refuse de taxer les spéculateurs et les profiteurs mais veut imposer le rationnement du gaz et de l’électricité au quotidien et cible les chômeurs et les retraites tout en poursuivant le démantèlement de nos services publics et de la Sécurité Sociale.

De son côté, la CGT met en avant 10 mesures d’urgence portant sur les salaires, les pensions (2 000 € minimum), les allocations de chômage et d’autonomie, la semaine de 32h, la retraite à 60 ans, l’arrêt des exonérations patronales, la baisse de la TVA et l’encadrement de loyers… La CGT porte également 25 meures sur la question de l’énergie. Nous devons faire connaître ces mesures et mobiliser largement pour les imposer.

Pour autant, l’action de la CGT, on le sait depuis la Charte d’Amiens en 1906, c’est la « double besogne »: à la fois les revendications économiques et la transformation de la société. Aujourd’hui, la gravité de la situation que nous vivons pose la question d’une alternative fondamentale. Comme le dit justement Véronique Martin (secrétaire confédérale) : « Soit on change radicalement la propriété des entreprises … et on fait évoluer nos modes de production et de consommation …, soit nous laissons le champ libre au capitalisme pour réduire à néant nos conquis sociaux et saccager l’avenir de notre planète … ».

Dans cette perspective, la journée d’action du 29 septembre a été une première réussite, mais impossible d’en rester là, il faut enchaîner sans trop tarder. Nous ne devons pas laisser l’initiative au patronat qui préfère les primes aux salaires, au gouvernement à son service et à une extrême droite qui se fait passer pour ce qu’elle n’est pas et qui gagne en confiance partout dans le monde.

Ne subissons pas, agissons !

Lire le lien des retraités  CGT 37

 

 

 

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