Le lien des retraités d’Indre et Loire. N°15-Juin 2018

Editorial
Hervé RIGAULT, secrétaire de l’USR CGT 37

ON EN EST OU, VERS QUOI ON VA, QU’EST QU’ON FAIT ?

Pour nous, salariés en retraite, nos pensions non revalorisées et la hausse de la CSG aggravent tous les jours davantage l’écart qui nous sépare du niveau de vie qui était le nôtre lorsque nous étions actifs. Pour ceux qui avaient pu mettre un peu d’argent de côté, le taux du livret A inférieur à l’inflation, réduit leur épargne à une peau de chagrin. L’effondrement de notre système de santé aboutit à ce que deux personnes âgées meurent au service des urgences de l’hôpital à Tours le mois dernier. Et on nous dit qu’on coûte « un pognon dingue ».

D’une manière plus générale, c’est l’ensemble des conquêtes sociales, gagnées par plus d’un siècle de luttes qui est rasé avec une brutalité et un cynisme révoltants : droit du travail, libertés syndicales, services et fonctions publics, éducation, santé, privatisations … la liste est de plus en plus longue.

Au 19ème siècle, Karl Marx disait « Le gouvernement moderne n’est qu’un comité qui gère les affaires communes de la bourgeoisie ». Ce jugement est plus que jamais d’actualité. Nous sommes face à un capitalisme qui, confronté à ses contradictions, à l’impasse à laquelle l’a conduit la spéculation financière, en revient à ses fondamentaux : réduire le coût de la force de travail et étendre la sphère marchande. Coûte que coûte, fut-ce au prix de la barbarie. Et c’est bien à quoi s’occupe ce gouvernement au service des dingues du pognon. Et les annonces autour d’une nouvelle contre-réforme des retraites s’inscrivent bien dans cette ligne noire.

Nous n’avons, par conséquent, pas d’autre choix que celui de résister. C’est ce qui se passe avec la grève des cheminots qui continue et que nous ne devons pas laisser isolée. Les brèves de ce dernier trimestre montrent, d’ailleurs bien, que les luttes sont très nombreuses dans le salariat, y compris dans notre département. Et elles sont souvent victorieuses. Il faut aller plus loin.

Pour ce qui est des salariés en retraite, notre dernière mobilisation s’inscrit en retrait par rapport à ce que nous avions connu en début d’année. Nous n’avons, probablement, pas su entretenir la dynamique qui s’était enclenchée. La résignation s’est installée dans les esprits, même dans les nôtres. Pourtant, rien n’est jamais définitif. On peut revenir sur la CSG, on peut revenir à une indexation des pensions sur les salaires, on peut reconquérir la Sécurité Sociale.

Cet été, ne vous déconnectez pas de l’activité syndicale. Ce n’est pas le moment.

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